Le château de Mauvezin
Le premier château a été construit sur une motte castrale artificielle, vraisemblablement au XIe siècle. Elle avait une hauteur de 3 mètres. Le château était en bois et consistait en une tour entourée de palissades.
Au pied du château, deux basses-cours protégées par des fossés et fermées de palissades, abritaient des maisons. La plus grande, située côté sud, avait une largeur de 12 mètres environ. Elle a été agrandie par Gaston Febus, au XIVe siècle, pour lui donner sa forme actuelle. La seconde est occupée par le cimetière construit en 1849.
Le château dominait le village qui était également fortifié par des palissades jusqu’à l’emplacement de l’église actuelle. On y voit des traces de fortifications de chaque côté de la route qui monte au château : talus abrupts et dénivelés très marqués. Il devait y avoir une porte d’entrée fortifiée. L’ensemble formé par le château situé à l’endroit le plus élevé, et le village situé en dessous autour d’une rue unique, évoque les premiers « castelnaus ».
Le château est cité pour la première fois dans un texte du 12 mars 1083. C’est un pacte de paix entre Sanche de Labarthe et Béatrix, comtesse de Bigorre. Situé sur la frontière entre la Bigorre, le Comminges, l’Armagnac, Aure et Labarthe, il a servi plusieurs fois de gage pour garantir la paix, comme en 1232 lorsque la comtesse Pétronille de Bigorre l’a donné au comte de Comminges.
Disputé pendant la guerre de Cent ans, il a fait l’objet d’un siège, mené en 1373 par le duc d’Anjou, frère du roi Charles V, et raconté par le chroniqueur Froissart. En 1379, il est donné à Gaston Febus qui l’ajoutera à son pays du Nébouzan.
Le mur d’enceinte, flanqué de contreforts, a été vraisemblablement construit au XIIIe siècle. Il arrivait au niveau de la cour actuelle. Gaston Febus édifia le donjon de 37 mètres de haut et rehaussa les remparts. Jean de Foix-Grailly l’aménagea en résidence comtale et apposa sa fière devise « j’ay belle dame » sur la plaque héraldique située au dessus de la porte d’entrée. Après sa mort, il ne servit plus guère, si ce n’est de prison pendant les guerres de religion.
Devenu bien national à la Révolution, il devint, on ne sait comment, propriété de la commune et servit de carrière aux habitants de Mauvezin. En 1862, Achille Jubinal, député des Hautes-Pyrénées, le racheta à la commune afin de le restaurer, mais n’eut pas le loisir de commencer les travaux. Ses héritiers le vendirent en 1906, à Albin Bibal, maire et conseiller général de Masseube, qui y entreprit des travaux de consolidation afin de l’ouvrir au public. Le 28 mars 1907, il le donna à l’Escòla Gaston Febus qui le possède toujours. L’association a lancé un vaste programme de restauration.